Actualités Un risque avéré

Réaction d’AC ! aux publications de l’ARS en date du 15 octobre 2018

Dès 2014, un organe dépendant administrativement de l’ARS, le CiRE IdF et Champagne Ardenne, évaluait, au travers d’une étude, les risques sanitaires et la pertinence d’un dépistage de saturnisme pour le compte de l’ARS. La CiRE concluait ainsi : « Cette étude a montré qu’il n’était pas possible, au regard des concentrations en plomb retrouvées et des niveaux de bioaccessibilité très élevés d’exclure la survenue d’effets sanitaires dans les zones étudiées en lien avec une exposition au plomb. ». Et pour cause, puisque le seuil d’intervention rapide défini par le Haut Conseil de Santé Publique (HCSP), et ramené à 90 mg/kg du fait de la bioaccessibilité mesurée à 100% par l’Inéris, était largement dépassé (+44,3%). Rappelons qu’à ce seuil d’intervention rapide, le HCSP estime que 5% des enfants qui y sont exposés risquent d’être atteint de saturnisme. L’ARS cite le nombre de 25 000 enfants : ce serait donc 1250 enfants potentiellement atteints de saturnisme ! Ce nombre est malheureusement sous-estimé puisque le seuil est dépassé de 44,3%.

Il aura donc fallu attendre 4 ans pour que de nouvelles études payées par les contribuables et n’apportant rien de vraiment nouveau soient publiées.

En effet, le seuil de 90mg/kg est toujours largement dépassé par la nouvelle moyenne de 156,6 mg/kg reconnue par l’ARS (+73,8%).

Dès 2014, la recommandation du HCSP reprise dans une instruction ministérielle le 9 septembre 2016, à savoir « un dépistage du saturnisme dans la population des enfants de moins de 7 ans et chez les femme enceintes ou envisageant une grossesse dans les 6 mois », aurait dû être suivie. Que dire des recommandations du HCSP relatives à un dépassement du seuil de vigilance (ramené à 30 mg/kg du fait de la bioaccessibilité) : « en cas de dépassement du seuil de vigilance le HCSP recommande de mettre en place « un suivi et des conseils » : il s’agit d’informer les populations exposées de la contamination de ces milieux, de les informer sur les risques liés au plomb, de leur fournir les conseils adéquats permettant de réduire leur exposition et de leur proposer, le cas échéant, un accompagnement social. »

Il est urgent que les préconisations du HCSP soient suivies par l’ARS et par les pouvoirs publics en charge de la sécurité des citoyens, notamment la mise en place d’un dépistage de saturnisme des enfants de moins de 7 ans. Les inexcusables tergiversations passées ne peuvent pas justifier le manque d’urgence absolue à agir.

Comment l’ARS peut-elle dire que les niveaux de pollution restent très éloignés de ceux rencontrés, par exemple, sur d’anciens sites industriels pollués (souvent supérieurs à 1000 mg/kg) ? Rappelons qu’une valeur de 1200 mg/kg de plomb, dépassant de plus de 13 fois le seuil d’intervention rapide, a été mesurée en 2014 à l’occasion d’une étude d’impact relative à la ZAC Liesse II sur la commune de Saint-Ouen l’Aumône. En prenant la valeur journalière d’absorption de terre prise en compte dans les études de l’ARS pour un enfant, il suffit qu’un enfant passe une journée sur une zone où la terre est contaminée à 1200 mg/kg de plomb pour être atteint de saturnisme.

Comment l’ARS peut-elle laisser croire que tout va bien ? Des polluants dangereux issus de ces pratiques d’épandage, il y en a partout, dans les écoles en intérieur comme en extérieur, dans les jardins publics, dans les habitations, dans les jardins privés…Des études ont évalué à 10 tonnes par hectares la quantité de métaux lourds dans ces sols superficiels.

Comment l’ARS peut-elle se satisfaire qu’ « aucun signal sanitaire (cas de saturnisme) en population générale n’a été détecté sur la zone d’étude concernée, avec le système national de surveillance » alors que probablement aucune prise de sang pour plombémie n’a été réalisée et qu’il est donc, juste impossible, de détecter quoi que cela soit ? Pourquoi l’ARS a-t-elle refusé en mai 2017, à l’encontre de la loi et de la constitution française, de communiquer à Monsieur Boury l’étude réalisée par la CiRE en 2014 ? Précisons qu’un procès initié en 2017 est toujours en cours et que l’ARS n’a toujours pas communiqué l’étude de la CiRE de 2014 à Monsieur Boury. Pourquoi ?

Notre association mènera plusieurs actions d’information auprès des citoyens dans les prochains jours. Un certain nombre d’informations sont déjà disponibles sur notre page Facebook : Page citoyenne d’information. Notre site internet : www.asso-ac.fr est en construction. L’urgence absolue est que tous les citoyens mettent en œuvre les pratiques individuelles préconisées par l’ARS et que le dépistage des enfants soit généralisé.

Au-delà de l’aspect sanitaire se pose bien évidemment d’autres problèmes comme par exemple celui des vices-cachés affectant les biens vendus par les professionnels de l’immobilier dans ces vastes zones où rappelons-le : « il est impossible d’exclure la survenue d’effets sanitaires » et où « le risque sanitaire est inacceptable ». Notre association reviendra également sur ces problèmes.

Cette publication par l’ARS est bien un scandale et à plus d’un titre.

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